En Anjou, l’abbaye de Bellefontaine reprise par les moines du Barroux
- Prière des Heures
- il y a 6 jours
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Par Domitille Robert
Publié le 14 octobre 2025 à 17h58

Les 13 moines trappistes de Bellefontaine, âgés de 80 ans en moyenne, vont bientôt quitter leur abbaye millénaire. Celle-ci fermera temporairement le 13 novembre, avant que 12 bénédictins de l’abbaye traditionaliste du Barroux réinvestissent les lieux au printemps 2026.
Malgré leurs efforts, les 13 moines, âgés en moyenne de 80 ans, ne constituent plus une force suffisante pour faire vivre l’abbaye trappiste Notre-Dame de Bellefontaine, située à Bégrolles-en-Mauges (Maine-et-Loire). Le monastère, fondé en 1120 et dans lequel leur communauté est implantée depuis 1816, fermera finalement ses portes le 13 novembre, a annoncé le responsable frère Samuel, lundi 13 octobre. Une fermeture temporaire cependant, car la vie monastique ne s’arrêtera pas avec leur départ : 12 moines de l’abbaye bénédictine traditionaliste Sainte-Madeleine du Barroux (Vaucluse) réinvestiront les lieux à la fin du printemps 2026.
Désir de rester
Les moines trappistes auront tout essayé pour rester à Bellefontaine. « Nous avions pensé à une sorte de “cohabitation monastique” avec les associations de L’Arche et de La Terre en partage. Nous aurions vécu avec des personnes fragiles et des migrants dans une entraide », explique avec une pointe de regret frère Samuel à La Croix. Mais le projet n’a pas abouti, notamment du fait de la fragilité financière des associations et de la perspective de fermer l’hôtellerie (qui aurait accueilli les associations), source de revenus importante pour l’abbaye.
Les offices ouverts au public cesseront à partir du 13 novembre. Cependant, frère Samuel et un autre moine resteront à l’abbaye pour assurer la production de pommes et de kiwis, ainsi que le fonctionnement du magasin, en attendant l’arrivée des moines du Barroux qui reprendront, entre autres, les activités économiques de l’abbaye.
L’abbaye a déjà annoncé où seront dispersés les moines. Les sept plus âgés rejoindront la maison de retraite voisine des sœurs de la congrégation Sainte-Marie de Torfou, tandis que trois autres ont choisi une autre communauté pour y poursuivre leur vie monastique. Trois moines vivront enfin « une expérience transitoire avant de faire un choix définitif ».
« La vie monastique continue, quelle que soit sa forme »
Ce sont les moines du Barroux – abbaye fondée en 1970 dans la mouvance de Mgr Marcel Lefebvre, et revenue dans le giron romain à la fin des années 1980 –, avec qui frère Samuel était en lien par le biais de l’association des monastères pour le commerce, qui ont « montré leur intérêt » pour l’abbaye à l’annonce de la fermeture.
Une « surprise » pour la communauté, qui en a ensuite parlé à Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers. « Il nous a dit qu’il fallait accueillir cette demande avec confiance », se souvient le responsable. Même réaction de la part de l’abbé général de l’ordre cistercien de la stricte observance – le nom officiel des trappistes –, « les moines du Barroux étant en communion avec Rome ». Consultés, les moines de Bellefontaine ont majoritairement accepté cette transmission, affirme leur responsable.
Mais si la nouvelle est « une consolation » pour certains d’entre eux, pour d’autres, « c’est plus difficile », témoigne frère Samuel. Celui-ci a notamment essuyé quelques reproches après avoir présenté, dans le communiqué annonçant la fermeture du monastère, l’arrivée des bénédictins comme « en quelque sorte, un retour aux débuts de l’abbaye de Bellefontaine ».




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