Les 75 ans de l'Abbaye de Landévennec

La commune de Landévennec (Finistère) compte une abbaye bénédictine depuis le Ve siècle. Chassée à la Révolution, la communauté de bénédictins y est revenue en 1950. Il y a 75 ans.

Ouest-France

Carole TYMEN

Publié le 24/08/2025 à 18h00

« (Saint) Guénolé lorsqu’il s’est installé ici, au V^e siècle, a choisi un espace de beauté pour louer Dieu. » Frère Jean-Michel, qui est le père abbé de l’abbaye de Landévennec depuis 2007, connaît l’histoire des lieux par cœur et la raconte avec précision. Elle a une saveur particulière en cette année 2025, puisque c’est celle des 75 ans du retour de la communauté dans cette petite commune de la presqu’île de Crozon.

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Les moines, qui y étaient établis ici depuis le V^e siècle, avaient été chassés à la Révolution et leurs biens confisqués. Sans heurts mais avec résignation, en raison d’une crise des vocations latente. La communauté d’alors ne comptait plus que trois religieux et ce départ n’était pas le premier. Les moines avaient déjà connu une invasion des Vikings, en 913. La communauté s’était alors réfugiée à Montreuil-sur-Mer, à la frontière de la Belgique.

Elan de solidarité

Plusieurs fois évoquée dès 1875, la résurrection de Landévennec s’est concrétisée en 1950. Elle est due à l’appel lancé par le père abbé du monastère de Plounéventer, Louis-Félix Colliot. Grâce à un élan de sympathie autour des moines, le retour des frères est possible la même année. Des centaines de personnes se mobilisent pour remettre en état la propriété. On débroussaille, on remet en état les terrains agricoles et les vergers.

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Un premier groupe de six moines s’installe. Ils sont bientôt cinquante. Mais il faut des nouveaux locaux adaptés. Engagés en 1953, les travaux du futur (et actuel) monastère sont consacrés le 1^er juillet 1965. Aujourd’hui, dix-huit frères bénédictins vivent à l’abbaye de Landévennec, dont quatre religieux originaires du Vietnam et un d’Haïti.

Cette année des 75 ans du retour des moines correspond aussi à la mise en œuvre d’un grand chantier de restructuration des lieux. Plusieurs espaces du bâtiment monastique principal sont en cours réaménagement et 450 m² doivent être rendus à la nature.